Apple doit ouvrir les portes de son écosystème mobile, a martelé l'éditeur Epic Games lundi, en conclusion de trois semaines de procès au cours duquel la marque à la pomme s'est défendue de tout abus de position dominante.
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«Tout ce que j'entends d'Apple c'est "nous faisons du bon boulot" et "nous sommes le chef suprême et bienveillant de cet écosystème"», a déclaré Gary Bornstein, l'avocat d'Epic, qui a intenté des poursuites contre l'App Store, l'incontournable plateforme de téléchargement d'applications sur les iPhone.
«Ce n'est pas une défense aux yeux des lois antitrust», a-t-il insisté devant les quelques personnes autorisées à venir en personne au tribunal d'Oakland, une ville de la baie de San Francisco.
Epic Games a demandé à la juge Yvonne Rogers de déclarer que les règlements de l'App Store enfreignent les lois sur le droit de la concurrence, ce qui forcerait le géant des technologies à revoir son modèle de fond en comble.
L'éditeur du jeu phénomène Fortnite voudrait notamment qu'Apple autorise des plateformes alternatives, afin d'ouvrir le marché de la distribution d'applis.
Cela permettrait de «faire baisser les prix» et conduirait à «plus d'innovation», a-t-il argumenté, en citant deux critères centraux dans le droit de la concurrence américain.
Mais selon la société de Cupertino, c'est impossible sans compromettre la sécurité des utilisateurs, la confidentialité de leurs données et de leurs moyens de paiement.
«Il y a beaucoup de menaces et il y en aura encore plus demain. Epic veut qu'Apple enlève ses gants et se tienne au milieu du ring prêt à recevoir les coups», a rétorqué l'avocat Richard Doren pour la défense.
Apple fait aussi valoir que les utilisateurs d'iPhone peuvent aller sur Android (le système d'exploitation de Google, largement dominant dans le monde) et aussi accéder aux jeux vidéo sur d'autres supports (consoles, PC, etc).
Mais le groupe compte un milliard d'iPhone actifs dans le monde, un marché juteux dont les éditeurs d'applis n'ont aucun intérêt à se passer. La plupart acceptent donc les conditions de la plateforme, de l'examen préalable de leurs produits à la commission de 15-30% sur tous les achats de biens numériques.
Les deux sociétés s'affrontent depuis août, quand Epic Games a rompu son contrat avec Apple. Sa mise à jour de Fortnite offrait aux joueurs un moyen de contourner le système de paiement de l'App Store, et ainsi d'échapper au prélèvement de la «taxe Apple», comme la surnomme ses détracteurs.
Apple avait immédiatement éjecté le jeu de la plateforme.
La juge a indiqué espérer rendre son verdict d'ici le 13 août, «sans garantie».
Apple et Epic lancent leurs dernières piques après trois semaines de procès antitrust - Le Journal de Montréal
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