Après le coup de froid, la reprise, même lointaine, du tourisme international dans les boutiques de luxe relance les grandes manoeuvres. Le spécialiste des paiements en duty free et de la conversion de devises Planet triple de valeur, à 1,8 milliard d'euros.
Eurazeo, son actionnaire de contrôle au côté du management (5 %), annonce ouvrir 47 % du capital au fonds Advent pour accélérer sa croissance. Le fonds français, qui avait racheté l' ex-Fintrax 550 millions d'euros en 2015, multiplie par 2,5 la valeur de son investissement à cette occasion.
Triplement de l'Ebitda
En six ans, le groupe basé en Irlande et qui compte une clientèle de 400.000 commerces et une centaine de partenaires bancaires a vu son Ebitda tripler à 120 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros.
Initialement spécialiste des opérations de détaxe pour les clients internationaux, il s'est lancé dans les opérations de paiements de Visa à WeChat en passant par Alipay, en rachetant en 2017 l'Américain Planet Payment (qui donnera son nom au nouvel ensemble).
Puis, en pleine pandémie, le groupe s'est emparé de 3C Payment, un spécialiste des interfaces de paiements avec les logiciels des hôtels. « Nous voulons encore tripler la taille de Planet d'ici quatre à cinq ans. Cela passera par un accroissement de sa part de marché grâce à l'intégration d'offres en amont des paiements pour la clientèle internationale et le renforcement de sa présence dans les commerces de luxe, l'hôtellerie et la restauration », indique Marc Frappier, membre du directoire d'Eurazeo.
Avec l'appui d'Advent, Planet va désormais s'attaquer au marché de l'ensemble des systèmes de gestion des commerces, hôtels et restaurants, activés en amont des paiements. Présent dans 64 pays, il va encore se renforcer en Asie et en Amérique latine.
Course à la taille
Les entreprises du secteur sont engagées dans une course à la taille, car les profits sont indexés sur le nombre de transactions réalisées et elles accélèrent leur diversification afin de s'imposer dans tous les types de transactions.
En mars, Global Blue, le principal concurrent de Planet avec une clientèle de 300.000 commerces, rachetait le spécialiste du retour colis Zig Zag. Il venait lui-même d'ouvrir son capital au SPAC Far Point pour 2,6 milliards de dollars. Et dans la foulée, Eurazeo mandatait Citi et Evercore pour trouver un partenaire financier afin d'accélérer la croissance de Planet.
Fin d'année mouvementée
Une compétition qui ne fait pas de quartier. L'équipe israélienne derrière Refundit, un autre spécialiste de la détaxe, s'est attaquée fin avril à Global Blue devant l'autorité européenne de la concurrence. Il l'accuse de partager avec les commerçants des commissions excessives et opaques via des contrats exclusifs afin de maintenir sa position dominante.
La fin de l'année 2020 a été très mouvementée chez les autres acteurs du paiement : coup sur coup, l'Italien Nexi s'est emparé de son compatriote Sia, puis du danois Nets. Peu avant, c'est le Français Worldline, leader européen, qui avait mis la main sur le géant des terminaux de paiement Ingenico, pour 7,8 milliards de dollars. Le français cherche maintenant à se séparer de la branche de terminaux physiques du groupe pour se concentrer sur les solutions liées au cloud, vouées à s'imposer dans les années à venir. Un processus qui, à la différence des fintechs, a du mal à aboutir.
Paiements : Planet triple de valeur, à près de 2 milliards d'euros - Les Échos
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