Vive la crise ! ce pourrait être le cri du coeur des e-commerçants. L'an dernier, malgré, ou plutôt grâce, à la crise sanitaire, le chiffre d'affaires de la vente en ligne a connu une croissance de 8,5 % à 112 milliards d'euros. En dépit d'une dégringolade dans le tourisme, les voyages et les loisirs, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance.
Partout, jusque dans les petits villages, les commerçants se sont appropriés l'outil de la vente en ligne pour survivre aux confinements successifs.
Ce constat a poussé Johana Bolender à cofonder en août 2020 un centre de formation, Merci e-commerce. Cette école a déjà accompagné une trentaine de TPE/PME et environ 200 indépendants et demandeurs d'emploi dans le développement de leurs compétences en e-commerce. À Paris, l'établissement a séduit, entre autres, des « secteurs atypiques comme des artistes, des artisans du bois ou des antiquaires », selon l''entrepreneuse. Un signe que le e-commerce est désormais incontournable.
Le commerce en ligne, en plus de s'étendre à tous les secteurs, est aussi porteur d'innovations. L'entreprise niçoise WiziShop, par exemple, a lancé en 2018 Dropizi, un service de dropshipping . Le principe : assister des entrepreneurs individuels dans la création de leur boutique en ligne virtuelle. Pas besoin de stock, il suffit juste de sélectionner des produits chez des fournisseurs partenaires. Tout est géré à distance et ce sont les fournisseurs qui se chargent de l'envoi au client au nom de la boutique.
Le cofondateur de WiziShop, Grégory Beyrouti, le reconnaît volontiers : « On fait partie des grands gagnants de la crise sur le côté business ». La société a été portée par son activité originelle de digitalisation des commerçants. Son modèle économique est simple : une commission sur les ventes. L'an dernier, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros, en hausse de 86 % par rapport à 2019.
Dans la restauration, les solutions numériques se sont également multipliées. Ainsi, l'activité est forte chez Edgar Restaurant. Ancrée à Nantes et Paris, cette start-up fondée en 2018 propose aux restaurateurs une solution de paiement et d'affichage de leur menu par QR code. Le service est gratuit pour les professionnels. L'application se rémunère en proposant des activités de loisirs autour du restaurant, et une prenant une commission au passage.
Pas de frais bancaires non plus sur les paiements. Edgar Restaurant propose un service de paiement à la table. Et promet de faire économiser de 500 à 1.000 euros par mois à chaque professionnel en faisant payer les frais bancaires de la transaction au client. « En contrepartie, le client peut payer avant, pendant ou à la fin de son repas depuis sa table, sans avoir à faire la queue », souligne Guilhem Miranda, le fondateur. pour le restaurateur, reste à gérer les clients qui veulent absolument régler au comptoir.
Le paiement sans contact généralisé produit lui aussi ses effets. La fintech Famoco permet de réaliser différentes transactions - du paiement à la collecte de taxe, en passant par le contrôle d'identité pour accéder à un lieu - sur un unique terminal mobile Android spécialement conçu pour éviter toute perméabilité avec Google.
Grâce au desserrement de la réglementation sur le paiement sans contact, la société peut désormais opérer des transactions Visa et Mastercard alors qu'elle était jusqu'ici spécialisée dans les paiements alternatifs. « C'est un appel d'air à l'innovation extraordinaire », apprécie son cofondateur, Lionel Baraban. Son entreprise a déjà déployé ses boitiers dans les réseaux de bus de Toronto de Stockholm.
Quant aux plateformes de vente en ligne, « il s'en lance dans tous les sens », observe Vincent Naigeon, fondateur et dirigeant de l'entreprise Ici présent (ex-Masterbox). De 60.000 euros de chiffre d'affaires à son lancement en 2018, ce site spécialisé dans les coffrets cadeaux préparés par des artisans français a réalisé l'année dernière plus de 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires et table sur plus de 5 millions d'euros cette année.
Plus encore que la crise, c'est l'appétit des Français pour les produits locaux qui porte l'activité de Masterbox, selon Vincent Naigeon. La start-up s'appuie sur 400 artisans pour l'instant, et espère en référencer 4.000 d'ici trois à cinq ans afin de générer davantage de ventes et « devenir ainsi le réflexe cadeau » des internautes.
Cette croissance de la vente en ligne soutient encore l'innovation dans l'emballage et la logistique. La start-up Hipli propose par exemple des emballages réutilisables pour le e-commerce. Tandis que Cubyn vise à décharger les e-commerçants de toute leur logistique. la plateforme a levé en début d'année 35 millions d'euros pour se développer en Europe.
Enfin, le modèle DNVB, ces marques 100 % internet attirent les convoitises. L'entreprise Branded, cofondée par l'ancien d'Alibaba Pierre Poignant, rachètent des marques de vente en ligne, qui oeuvrent en particulier sur Amazon, pour les faire croître grâce à un apport marketing et technologique.
DNVB, paiement mobile, logistique… le e-commerce poursuit sa course - Les Echos Entrepreneur
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