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Saturday, May 21, 2022

Paiement fractionné : Klarna rentre dans le rang - La Tribune.fr

L'extravagance et le Far West semblent toucher à sa fin pour les grands acteurs du paiement fractionné. Le géant suédois Klarna serait en tout cas en train d'en faire les frais. Acte 1, la valorisation de la fintech serait en train de fondre comme neige au soleil. Selon le Wall Street Journal, Klarna cherche à lever de nouveaux capitaux, pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars, sur la base d'une valorisation qui serait inférieure de 30 % à celle de son dernier tour de table. Selon l'Agefi, Klarna considère ces informations comme de la pure spéculation.

En juin 2021, le groupe, qui se présente désormais comme une « super app » du shopping en ligne, a été valorisée 45 milliards de dollars, soit deux fois la capitalisation d'une banque comme Société Générale. En début d'année même, selon des rumeurs non confirmées, Klarna discutait avec des fonds souverains sur une base de valorisation de 60 milliards de dollars ! Pas mal pour un groupe qui a accusé, l'an dernier, une perte d'exploitation de 670 millions d'euros. Le prix à payer pour assurer une croissance forte et international, a alors justifié le groupe.

Mais le groupe doit continuer à lever des capitaux pour assurer sa croissance et rassurer ses clients e-commerçants. Des capitaux qui vont au passage coûter de plus en plus cher avec la montée des taux - d'intérêt. De fait, la grande purge en cours sur les valeurs technologiques - le Nasdaq a reculé de 30 % par rapport à son précédent sommet de novembre - aura forcément ses conséquences sur les valorisations de la fintech. Et la valeur des actifs détenus par les fonds d'investissement.

Toujours selon le Wall Street Journal, la fintech spécialisée dans le paiement SumUp aurait également dû revoir ses prétentions à la baisse dans une levée de fonds actuellement en cours. A noter que certains poids lourds du financement la Tech européenne, comme le fonds Tiger, s'est depuis replié sur les Etats-Unis. La fintech américaine Affirm, également spécialisée dans le paiement fractionné, a vu sa capitalisation fondre de moitié depuis son prix d'introduction en Bourse en janvier 2021, à quelque 7 milliards de dollars. La chute du titre est même de 75% depuis le début de l'année.

Pression réglementaire

Les acteurs du paiement fractionné ont d'autant plus besoin d'argent frais qu'ils sont surveillés de près par les régulateurs. C'est l'acte 2. Au Royaume-Uni, l'un des plus gros marchés de Klarna, de nouvelles contraintes réglementaires visant à mieux protéger les consommateurs contre les risques de surendettement, sont même dans les tuyaux. Bruxelles réfléchit également à une réglementation pour encadrer les min-prêts et les facilités de paiement en plusieurs fois.

Outre-manche, sentant le vent du boulet, Klarna a déjà pris un certain nombre d'initiatives pour renforcer la transparence de ses contrats. Elle vient également d'annoncer au Royaume-Uni son intention, à partir de juin prochain, de proposer à ses clients de les aider à construire un historique de crédit. Klarna va désormais transmettre à deux des principales agences de notation de crédit du pays, Experian et TransUnion, les informations sur les transactions de ses clients, notamment leur comportement en matière de remboursement. Les acteurs du paiement fractionné sont en effet accusés par les associations de consommateurs de faire du crédit à la consommation déguisé sans s'affranchissant des règles du crédit à la consommation, et pousser ainsi les ménages les plus fragiles vers des situations de surendettement.

Selon Klarna, cette initiative va rappeler à ses clients que ses facilités de paiement sont bien du crédit et « protégera davantage les consommateurs britanniques contre la constitution de lignes de crédit multiples en signalant l'utilisation du paiement fractionné aux agences de notation de crédit de référence », indique le communiqué.

Autre avantage : les clients qui remboursent sans problème les échéances verront leur score de crédit s'améliorer pour bénéficier de conditions de crédit plus avantageuses sur les autres supports de crédit, comme la carte de crédit. Du moins en théorie, car les modèles d'évaluation des agences de notation ne sont pas encore adaptés à la prise en compte du paiement différé. Rappelons qu'en France de telles agences de scoring (fichier positif) sont interdites par la loi.

Après une folle croissance, la baisse des valorisations et l'alignement des pratiques des acteurs du paiement fractionné avec ceux du crédit à la consommation, montrent bien que le secteur est peut-être arrivé à une certaine maturité, et qu'un mouvement de consolidation en Europe pourrait prendre le relais.

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