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Tuesday, June 7, 2022

Apple se lance dans la bataille du paiement fractionné - Les Échos

Le secteur du paiement fractionné continue de faire l'objet d'une bataille acharnée. Et après avoir bousculé les banques, c'est au tour des fintech de voir leur marché se faire grignoter par les grands groupes. Le géant américain Apple a en effet annoncé lundi le lancement de sa propre solution, Apple Pay Later, pour s'attaquer aux spécialistes comme Klarna et Affirm, alors que ces derniers connaissent leurs premiers déboires.

La solution d'Apple, qui sera d'abord disponible aux Etats-Unis dans le courant de l'année, va permettre à ses utilisateurs de payer en quatre fois tous les achats réalisés via Apple Pay - que ce soit en ligne ou en magasin physique - étalé sur un maximum de 6 semaines. Pour s'imposer sur ce secteur très en vogue, le fabricant de smartphone n'appliquera ni taux d'intérêt ni frais de retard.

Le service dépendra du réseau MasterCard. Apple n'a pas précisé quelle banque serait responsable des crédits, mais il travaille déjà avec Goldman Sachs pour son service de paiement Apple Pay. Cette nouvelle offre s'inscrit dans la stratégie d'Apple qui consiste à diversifier ses services pour inciter les utilisateurs de ses appareils à rester dans son écosystème, de la communication aux divertissements en passant par la santé ou les achats.

Stratégie de diversification

Apple surfe ainsi sur le succès du paiement fractionné, ces crédits de petits montants et de courtes durées qui échappent jusqu'ici aux réglementations sur le crédit à la consommation et qui attirent de plus en plus de consommateurs, notamment jeunes. La firme à la pomme a annoncé il y a quelques semaines le rachat de Credit Kudos, une start-up britannique spécialisée dans l'analyse crédit.

Le suédois Klarna ou l'américain Affirm, qui ont popularisé ce type de paiement pourtant existant depuis longtemps, avaient vu leur valorisation s'envoler pendant la pandémie, qui a poussé de nombreux consommateurs dans les bras de l'e-commerce, où leurs solutions s'étaient d'abord installées. Depuis, de nombreux marchands, physiques ou en ligne, ont cherché à s'équiper de ces offres de paiement pour répondre à la demande.

Machine grippée

Mais la machine a commencé à se gripper cette année. En cause notamment, la remontée des taux qui risque de renchérir le coût du crédit, l'inflation qui risque de rogner les capacités de remboursement des manages ainsi que la décélération du marché de l'e-commerce. Fin mai, Klarna a ainsi annoncé la suppression de 700 postes alors qu'il peine à boucler une nouvelle levée de fonds.

Les investisseurs commencent en effet à s'inquiéter de la solidité du modèle économique des spécialistes du paiement fractionné au point que la valorisation de Klarna pourrait chuter de 30 à 50 % pour son prochain tour de table, par rapport aux 45 milliards de dollars enregistrés l'an dernier. De son côté, le titre d'Affirm a déjà chuté de près de 75 % depuis le début de l'année et perdu de nouveau 5 % l'annonce d'Apple, lundi.

Les difficultés de ces jeunes pousses pourraient bien permettre à Apple de se frayer un chemin sur ce marché. Cependant, le géant américain risque de faire face à un autre obstacle qui se dresse devant le secteur : une vigilance de plus en plus accrue des régulateurs du monde entier face au risque de surendettement des clients . Aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni ou dans l'Union européenne, ils veulent resserrer la vis sur le paiement fractionné.

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