Un potentiel défaut de paiement russe a refait surface mercredi après l’échec de Moscou à honorer des intérêts sur sa dette, alors que la pression économique s’accentue sur la Russie au quatrième mois de la guerre en Ukraine.
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L’annonce que la Russie est officiellement incapable de rembourser ses créanciers semble se rapprocher inexorablement aux yeux de la plupart des analystes, Moscou ayant de plus en plus de difficultés à honorer ses dettes à mesure que les sanctions occidentales se durcissent.
Depuis que les trois grandes agences de notation financières internationales ne notent plus la Russie, en application des sanctions occidentales, elles s’abstiennent de pouvoir déclarer ou non le pays en défaut de paiement, comme c’est leur rôle habituel. Il revient donc à une organisation réunissant de grandes banques internationales (Credit Derivatives Determinations Committees) d’évaluer si oui ou non la Russie rate des paiements à ses créanciers.
Mercredi, pour la première fois, cette commission de créanciers a affirmé que le pays n’avait pas honoré le paiement d’intérêts sur sa dette à hauteur de 1,9 million de dollars, un montant certes faible au regard de la force financière d’un État comme la Russie.
Des détenteurs d’obligations russes ont rapporté ne pas avoir perçu ces intérêts de retard pour le remboursement d’une échéance sur ces obligations, selon une décision publiée sur le site internet de cette commission.
La commission peut décider ou non d’activer des assurances contre le défaut de paiement, appelées Credit Default Swap (CDS), une activation qui peut officialiser un défaut de paiement. Mais elle n’a donné aucune indication mercredi à ce sujet, et doit se réunir à nouveau le 6 juin pour évoquer le cas de la Russie.
Concrètement, la Russie «a payé les montants qu’elle devait payer à l’échéance convenue, mais a oublié intentionnellement ou non d’ajouter les intérêts de retard», a expliqué à l’AFP Eric Dor, directeur des Études économiques de l’IESEG School of Management.
Défaut probable
Ces intérêts non versés se rapportent à un remboursement d’obligations qui remonte au 4 avril. Moscou avait attendu l’issue d’une «période de grâce», une durée d’un mois traditionnellement accordée à un créancier pour qu’il s’acquitte d’une dette, pour payer le capital de sa dette, et une partie des intérêts.
Bien qu’elle paraisse inévitable aux yeux de la plupart des experts, l’annonce d’un défaut de paiement de la Russie sur sa dette extérieure est encore en suspens. Il s’agirait d’une première depuis que le leader bolchévique Lénine avait refusé de reconnaître la dette héritée du régime tsariste renversé lors de la révolution de 1917.
Le paiement de la dette est rendu d’autant plus difficile que les sanctions imposées par l’Occident depuis le début de l’invasion russe en Ukraine touchent justement la capacité de Moscou à emprunter et à rembourser ce qu’elle doit.
Les États-Unis ont d’abord rendu impossible à la Russie le paiement de sa dette avec des dollars détenus dans les banques américaines. Puis, la semaine dernière, Washington a totalement interdit à Moscou de payer ses dettes en dollars - alors que la Russie a encore 12 échéances de paiement à honorer d’ici à la fin de l’année.
Le défaut de paiement plane au-dessus de la Russie après une échéance manquée - Le Journal de Québec
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