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Monday, September 4, 2023

"Ma carte crypto a remplacé ma carte bancaire depuis 6 ans en France" - BFM Crypto

En France, il est possible de payer en cryptomonnaies chez n'importe quel commerçant Visa ou Mastercard avec une carte bancaire crypto. BFM Crypto fait le point sur l'essor de ces moyens de paiement.

En France, il est possible de payer en cryptomonnaies chez n'importe quel commerçant Visa ou Mastercard en utilisant... une carte "crypto". Ces cartes de débit sont proposées par des plateformes d’échanges de cryptomonnaies (qui ont des partenaires bancaires) et par des sociétés de paiement.

Elles sont utilisables dans n’importe quel type de commerce acceptant les réseaux Visa ou Mastercard. Alors que très peu de commerces acceptent les paiements en bitcoin en France, les cartes cryptos entendent résoudre un tel blocage. Ici, le commerçant est payé en monnaie traditionnelle (en euros), après que le client a vendu ses cryptomonnaies contre des monnaies traditionnelles.

On compte une dizaine de cartes cryptos disponibles sur le territoire, dont celles de Binance, Crypto.com, Monolith ou encore Revolut. Soit il s'agit de cartes pré-payées (plus populaire aujourd'hui), l’utilisateur devant d'abord vendre ses cryptomonnaies en monnaie traditionnelle pour "charger" son solde. Soit l’utilisateur se sert d'une carte "live" connectée à un portefeuille crypto ou à un compte crypto, puis c'est au moment de l’acte d’achat que les cryptomonnaies seront automatiquement converties par l'intermédaire en monnaie traditionnelle.

Aujourd'hui, il est difficile de savoir combien de Français ont recours à ces cartes cryptos, mais ce système semble monter en puissance depuis quelques années. La plupart des cartes proposent des services similaires aux néobanques (frais de tenus de comptes moins élevés que dans des banques traditionnelles, gratuité d'utilisation à l’étranger, avantages...).

Il existe aussi un système de "cash back" qui peut varier entre 0,5% et 8%, principalement proposé lorsque l'utilisateur accepte d'acheter des jetons de gouvernance de son fournisseur de carte et les "stacker" (déposer) sur la plateforme crypto ou les conserver dans son portefeuille. Pour la plateforme, plus son jeton est détenu et conservé, plus sa valeur est appréciée. C'est une sorte de gagnant-gagnant entre l'utilisateur et le fournisseur... mais cela implique aussi des risques: détenir des jetons de l'entreprise, c'est comme détenir des actions, si l'entreprise se porte bien, les jetons s'apprécient, sinon ils se déprécient.

"Cela m'a payé mes vacances d'été"

Un utilisateur, membre de l'écosystème crypto depuis plus de 10 ans, a confié à BFM Crypto qu'il n'utilisait plus sa carte bancaire traditionnelle depuis des années. "Ma carte crypto a remplacé ma carte bancaire depuis 6 ans en France", glisse ce dernier ,qui souhaite rester anonyme.

"On parle beaucoup d’inflation, ma carte crypto me permet finalement de gagner en pouvoir d’achat avec le cash back et ses avantages. Je suis déjà à 6% de cash back avec ma carte bancaire, cela m’a permis de gagner environ 3000 euros, ça m’a payé mes vacances d'été", confie-t-il.

Enfin, il est possible d’aller retirer des espèces sur des distributeurs de billets automatiques (DAB), bien que les retraits sont plafonnés en raison des frais de retraits des banques.

"C’est un des chemins les plus courts pour passer de la cryptomonnaie à du cash. Tu n’as même pas besoin de retirer ces cryptos d’une plateforme d’échange de cryptomonnaies", glisse ce dernier.

Casse-tête de l'imposition

L'utilisation de ces cartes cryptos n’est pas sans inconvénients. D'une part, l’utilisateur doit faire face à la volatilité des cryptomonnaies. Par exemple, dans le contexte de marché baissier actuel ("bear market"), lorsqu’un utilisateur utilise une carte qui fait une conversion automatique de ses cryptos vers une monnaie traditionnelle, il peut payer avec une cryptomonnaie ayant perdu de la valeur. Dans ce contexte, il serait plus intéressant d’avoir une carte prépayée. D'autre part, l’utilisateur doit "vendre" ses cryptomonnaies pour utiliser une carte bancaire, réalisant une pression à la baisse sur les cryptomonnaies.

Autre inconvénient, le casse-tête de l’imposition fiscale en France. Pour rappel, les Français qui réalisent des plus-values de cryptomonnaies en euros sont soumis à un régime spécifique. En effet, depuis 2019, les plus-values qui dépassent 305 euros par an sont soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) ("flat tax") de 30%, soit 12,8% d'impôt et 17,2% de prélèvements sociaux. Cela s’applique aussi aux moins-values: si un utilisateur a perdu de l’argent en vendant des cryptomonnaies, cela doit aussi être déclaré.

Sur la carte prépayée, l’imposition se fait au moment de la recharge de la carte. En revanche, sur une carte bancaire qui convertit les cryptos à chaque opération, lors de chaque achat, l'utilisateur aura une opération taxable à déclarer l'année d'après aux impôts. Sur tous les évènements taxables, il faudra regarder le prix d’achat de la crypto par rapport à son prix de vente lors du paiement, la taxe de 30% se faisant sur cette différence (qu'on appelle aussi la plus-value). Pour faciliter les choses, la plupart des cartes bancaires cryptos proposent une exportation des transactions.

Une question de confiance

Un autre inconvénient relève de certains choix propres à l'utilisateur. Ce dernier peut choisir une carte "non custodial" (Monolith, Plutus…), gardant la main sur ses cryptomonnaies tandis que d’autres qui sont "custodial" (Binance Card, Revolut Card…), où l'utilisateur confie ses cryptos à l'intermédiaire. Certains maximalistes du bitcoin qui veulent effectuer des paiements avec la reine des cryptomonnaies auront recours à la technologie du Lightning Network (voir notre artice à ce sujet "On a payé une boisson en bitcoin"). Cette pratique peut s'inscrire à l'inverse d'une vision de conservation sur le long terme de ses cryptomonnaies, notamment celle prônée par les maximalistes du bitcoin. C'est dans cette perspective que des utilisateurs de cryptos refusent aussi ces cartes cryptos.

"Le paiement "crypto", pour l'instant c'est à 99% des cryptos converties en monnaie traditionnelle. Cela ne pousse pas à l'adoption. J'aimerais l'adoption avec un grand A pas avec un petit a", regrette un membre de l'écosystème crypto.

De même, un utilisateur faisant confiance à un intermédiaire dépend des aléas de cette même société. Ainsi, dans un contexte de tension règlementaire, Mastercard a récemment mis fin à son partenariat avec Binance permettant à ses clients d'utiliser sa carte crypto dans certains pays dont l'Argentine, le Brésil et la Colombie. Enfin, les cartes sont donc soumises aux mêmes problèmes que des cartes bancaires classiques: piratage, vols, faillites, etc. Il y a des cartes cryptos plus sérieuses que d’autres. Au même titre que pour n’importe quel autre intermédiaire financier, il s’agit pour l’utilisateur de se renseigner au mieux sur les conditions d’utilisation des cartes (frais cachés, marque associée à la carte, modèle économique etc…).

Pauline Armandet

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