En ce dimanche matin sur le marché populaire de la Croix Saint-Lambert, au sud du centre-ville, l’activité est soutenue. Ici, on trouve de tout. À manger, à boire mais aussi des vêtements et de la quincaillerie. Nombreuses sont les personnes qui, en prévision de leurs achats, se rapprochent du distributeur automatique de billets. Et qui se cassent le nez. « Il est encore en panne. Dimanche dernier, c’était la même chose », déplore un habitant. « Si on veut du liquide, il faut faire un kilomètre. Pas évident de faire ses courses avec une carte bancaire. Certains commerçants n’ont pas de terminal de paiement ». Effectivement. C’est le cas de ce marchand de fleurs, proche de la retraite qui ne voit pas l’intérêt d’investir, pour quelques mois, dans un tel système.
Quelques mètres plus loin, Vincent et Sylvie Maine s’activent derrière leur étal de fruits et légumes. « Nous, on est équipé d’un TPE depuis 2005. Et notre clientèle le sait. Globalement, cela représente 50 % des paiements, précise Sylvie, entre deux pesées. La Covid a accéléré les choses. Les gens se méfiaient de la contamination, au contact des billets qui passent de main en main ». Autre paramètre qui a favorisé les TPE : le sans contact dont le montant maximum est passé de 30 à 50 euros.
Vincent est satisfait du service. « Les paiements sont enregistrés automatiquement. Ça facilite les comptes de caisse qui prennent du temps ». Deux griefs toutefois : le temps que mettent les opérateurs à intervenir quand la machine tombe en panne et les frais inhérents au système. Il faut savoir que les TPE sont loués et que le pourcentage que prélèvent les banques peut dépasser 1,5 %. Une goutte d’eau qui devient vite un beau ruisseau ramené au chiffre d‘affaires d’une année.
Éviter les vols de caisse
Un peu plus loin, un beau food-truck de crêpes attire les gourmands. Derrière le comptoir, Yvon et Yvette expliquent qu’ils acceptent la carte depuis cinq ans. « Globalement, c’est satisfaisant. À part à Binic (22), où le réseau est trop faible. Là-bas, on passe un temps fou à encaisser. Par contre, on sait en temps réel ce qui a été payé. Et puis, surtout, ça évite de se faire voler ». Et oui, les vols de caisse sur les marchés seraient assez courants. « Il y a deux mois, c’est arrivé ici à un collègue. Des types le surveillaient. Il a manqué de vigilance et ils ont piqué la recette de la matinée ». Il arrive aussi que les voleurs s’introduisent au domicile des commerçants non sédentaires, qui conservent chez eux du numéraire en attendant de le déposer à la banque. « Ça nous est arrivé. On était partis au boulot tôt le matin et des types, qui étaient bien renseignés, sont entrés chez nous et ont fouillé la maison. Depuis, on a mis ce qu’il faut pour éviter que ça se reproduise ».
Face à leur stand, un couple de Briochins attend sa commande. « On paye beaucoup par carte, c’est plus pratique. Par contre, on ne le fera jamais avec notre mobile, via une appli. C’est l’objet le plus volé en ce moment. Pas envie de perdre la carte et le téléphone en même temps ».
Moyens de paiement : le liquide se fait plus rare sur les marchés - Le Télégramme
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