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Friday, November 17, 2023

De plus en plus de Français accros au paiement fractionné, un risque de surendettement? - BFM Business

Un nombre croissant d'enseignes et de sites de vente en ligne proposent aujourd'hui ce service d'étalement sans frais des paiements. Mais la pratique n'est pas encadrée et pourrait menacer des ménages fragiles.

Le BNPL a la cote auprès des consommateurs français. Si cet acronyme qui signifie "Buy Now Pay Later" ("Achetez tout de suite, payez plus tard") n'est pas connu, la pratique, elle, l'est de plus en plus. Il s'agit tout simplement du paiement fractionné, en général gratuit et proposé par un nombre croissant d'enseignes et de sites internet. En deux clics, on peut ainsi faire l'acquisition d'un smartphone à 1000 euros en étalant le paiement sur deux ou trois mois.

Alors que les achats de Noël approchent à grands pas, un nombre croissant de Français assurent qu'ils auront recours à cette facilité de paiement dans les semaines qui viennent. Selon une étude Fevad-Toluna Harris Interactive, 28% des acheteurs en ligne se déclarent prêts à recourir à un crédit ou des paiements fractionnés à l'occasion des achats de fin d'année. Un taux qui monte même à 43% auprès des consommateurs de moins de 35 ans.

Alors que le recours aux crédits à la consommation chute lourdement (-25,5% sur un an selon l'Association française des sociétés financières) du fait des taux prohibitifs proposés, la possibilité d'étaler ses dépenses sans frais est une option séduisante dans un contexte tendu pour le pouvoir d'achat.

"38% des Français ont eu recours à cette solution en 2022", indique Julien Cailleau, le directeur général d'Oney, le leader français du paiement fractionné.

Des services "offerts" par les enseignes

D’autant que c’est très simple -voire trop simple selon certains- de bénéficier de ce service puisqu'il ne s'agit pas d'un crédit. Deux clics suffisent sur un site de vente pour étaler son paiement. On veut acheter un smartphone à 1000 euros? On paie seulement 330 euros et on étale les autres versements sur les deux prochains mois.

Si le service est connu, rares sont les consommateurs qui en connaissent réellement le fonctionnement. Ce n'est pas l'enseigne qui offre cette facilité mais des organismes de crédit comme Sofinco ou des sociétés spécialisées comme Oney ou le leader européen Klarna qui deviennent vos créanciers sans que vous le sachiez. Ces sociétés facturent d’ailleurs ce service aux commerçants (entre 1 et 3,8% du montant de l'achat) qui ne répercutent généralement pas ce montant au client car c’est un moyen de les attirer.

Le problème, c’est que les demandes des clients sont quasiment toujours acceptées (90%) puisqu’il ne s’agit pas d’un crédit. Aucun contrôle préalable n'est effectué si ce n'est celui de vérification de la carte bancaire (les Visa Electron et les Mastercard Maestro ne sont pas éligibles).

Surtout, il faut savoir que des pénalités sont réclamées au client qui ne rembourserait pas une échéance. Ces dernières fluctuent entre 8 et 15% selon l’organisme de la somme totale due.

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Le surendettement en légère hausse en 2023

Le paiement fractionné peut-il pour autant conduire au surendettement ?

Il y a en tout cas un risque de perte de contrôle de ses dépenses surtout pour des ménages déjà fragilisés. On peut en effet multiplier sans limite ces paiements fractionnés.

Car aujourd'hui cette facilité de paiement n’est pas encadrée par la loi, il n’y a donc aucune vérification de solvabilité et les clients qui y souscrivent ne savent d’ailleurs pas trop à quoi et auprès de qui ils s’engagent.

Au Royaume-Uni où le paiement fractionné est très développé (on l’utilise pour ses courses alimentaires), la société Klarna est d'ailleurs dans le viseur des autorités qui veulent réglementer le secteur.

En France, il n’y a pas d’encadrement de ses pratiques mais cela devrait changer. Un règlement européen va obliger les organismes qui proposent ce service de vérifier notamment la solvabilité des clients. Mais la directive ne devrait pas être transposée avant 2026 en droit français.

Jusqu’à présent, la France est relativement épargnée par le phénomène et ses dérives puisque les dossiers de surendettement restent à des niveaux 21% inférieurs à leur niveau d’avant-Covid, indique la Banque de France. Il faut pour autant rester prudent puisque leur nombre est reparti à la hausse en 2023: +6% sur les neuf premiers mois de l’année.

Frédéric Bianchi

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