MONTRÉAL — En ce Mois de la prévention de la fraude, le fournisseur de solutions de paiement Moneris signale une hausse de certains types de fraude ciblant les entreprises et invite les propriétaires de petits et moyens commerces à faire preuve de prudence.
L’an dernier, Moneris a recensé une augmentation de 13 % des activités frauduleuses au pays par rapport à 2022. Le type de fraude qui lui est le plus souvent rapporté est la fraude par commande postale ou téléphonique, qui représentait 74 % des situations qui ont été portées à son attention en 2023.
Ces cas de fraude surviennent lorsqu’un marchand accepte de traiter une commande avec son client en lui demandant au téléphone les informations de sa carte de crédit.
Selon le vice-président sénior aux opérations de Moneris, David Chamussy, cette méthode de paiement est risquée, puisqu’il est possible que les informations des cartes de crédit se retrouvent entre de mauvaises mains, que ce soit par inadvertance ou parce qu’un employé mal intentionné décide de les dérober.
«Vous voulez louer des skis ou des vélos, par exemple. Vous appelez, et parfois, il y a des marchands qui vous demandent (au téléphone) de donner toute l’information sur la carte, c’est-à-dire tous les numéros qui se suivent sur la carte, la date d’expiration et les trois chiffres à l’arrière, ce qu’on appelle le CVV», illustre-t-il.
«Vous donnez ça par téléphone, et c’est là où il y a le plus de fraudes possible, parce qu’une personne qui a ces trois informations-là, elle peut effectuer des paiements.»
À l’occasion du Mois de la prévention de la fraude, M. Chamussy invite les entreprises qui utilisent toujours cette façon de faire à songer à passer vers des méthodes de paiement plus sécuritaires, notamment en se dotant d’outils technologiques plus modernes qui évitent que les informations sur la carte de crédit passent par un intermédiaire.
Garder l’œil ouvert
En plus de moderniser leurs outils utilisés pour les paiements, M. Chamussy suggère aussi aux entreprises de rester vigilantes pour éviter les fraudes.
Il conseille entre autres aux propriétaires de s’assurer que les transactions de paiement se font toujours dans l’angle de vue d’une caméra de surveillance, et de restreindre le nombre d’employés autorisés à faire des remboursements.
En effet, les fraudes par demande de remboursement sont aussi plus fréquentes, selon lui. Dans ces situations, le fraudeur va utiliser une carte volée pour effectuer un achat et va tenter de rapporter l’item au magasin un peu plus tard pour obtenir un remboursement d’une manière qui lui permettra d’empocher l’argent.
«S’il achète un objet à 500 $, il va recevoir 500 $. En fin de compte, c’est 500 $ dans ses poches», souligne M. Chamussy.
«Donc si tous les employés ont les accès pour faire un remboursement en magasin, il y a plus de risques que si c’est juste le gérant ou le propriétaire du magasin», rappelle-t-il.
Par ailleurs, M. Chamussy mentionne qu’il est important de surveiller les terminaux de paiement, puisque certains fraudeurs les utilisent toujours pour obtenir des informations sur des cartes de crédit.
«Les fraudeurs volent les terminaux de paiement dans les magasins, ils les trafiquent, puis ils les remettent en place. […] Même si ça baisse, ça existe encore.»
Dans l’ensemble, M. Chamussy soulève que même si les fraudes plus «spectaculaires», comme les prises de contrôle du système par un pirate informatique, existent, il est tout aussi important de porter une attention particulière aux méthodes fréquemment utilisées par les fraudeurs.
«Quand vous avez des clients qui ont un comportement un peu bizarre au moment de payer, qui regardent un peu à droite à gauche, qui regardent sous la machine, qui tournent un peu autour de la machine avant de payer, ça, c’est un comportement qu’il faut surveiller», dit-il.
«Et puis éventuellement, posez plus de questions. Souvent le fraudeur, quand il voit qu’il y a beaucoup de questions, il s’en va et il préfère ne pas faire la transaction.»
Les entreprises sont aussi dans la mire des fraudeurs, rappelle Moneris - L’actualité
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