Le nouveau mouvement Au resto sans ma carte de crédit vise à protester contre les frais d’interchange imposés par les compagnies de cartes de crédit, considérés comme abusifs.
Dans une lettre ouverte, un commerçant mentionne que ces frais nuisent à la rentabilité. «Bien souvent, les cartes qui offrent des récompenses aux clients imposent des frais de 3,5 à 5 % du total de la facture au restaurateur. Pire encore, les restaurateurs doivent également payer ces frais sur la TPS, la TVQ et les pourboires, ce qui représente en moyenne un ajout de 32 % à la facture des clients», déclare-t-il. À titre d’exemple, sur une facture de 132 $ incluant taxes et pourboire, c’est en moyenne 5,30 $ de frais qu’un restaurateur doit verser à l’émetteur de la carte de crédit.
Certes, on peut se dire que ces frais ne sont pas notre problème, mais celui des commerçants. Or, dans les faits, la réalité finit toujours par nous rattraper. Sylvie de Bellefeuille, avocate, conseillère budgétaire et juridique chez Option consommateurs, rappelle que nous payons tous collectivement la facture, puisque ces frais supplémentaires se répercutent sur les prix pratiqués par les commerçants. Comparativement, le paiement Interac n’engendre que des coûts de quelques sous par transaction, un montant fixe et non un pourcentage calculé sur la facture.
Alors, au moment de passer à la caisse, quelle est la meilleure carte à utiliser?
Cartes de crédit : des bons et des mauvais côtés
L’un des plus gros désavantages à utiliser une carte de crédit est le risque d’endettement. D’abord, parce qu’on finit par perdre de vue ce qu’on dépense réellement, mais également parce que les taux d’intérêt sont très élevés — 19,99 % en général — qui seront appliqués si le solde n’est pas payé en totalité à l’échéance.
Et même si l’on dispose techniquement d’un délai de grâce de 21 jours, les intérêts s’appliqueront rétroactivement au jour de l’achat si le solde n’est pas remboursé dans son intégralité. Résultat : lorsque mois après mois, on n’effectue que le paiement minimum, on peut facilement se retrouver coincé dans une spirale d’endettement. Petit rappel : il n’y a pas de sursis sur les avances de fonds; l’intérêt est appliqué dès le retrait.
En revanche, les émetteurs de cartes de crédit peuvent offrir de nombreux avantages à leurs clients : des points et des récompenses, le remboursement de certains frais de voyage, des protections sur les achats, des assurances, etc. «Il faut toutefois payer des frais annuels dont le montant va généralement de pair avec les avantages offerts», mentionne Sylvie de Bellefeuille.
Pour les achats effectués en ligne, la carte de crédit permet aussi d’avoir recours à la rétrofacturation et d’obtenir un remboursement. «En cas de litige avec un commerçant, cela facilite les recours si ce dernier se trouve à l’étranger», remarque l’avocate.
Enfin, avec une carte de crédit, le nombre de transactions par mois n’est pas limité comme cela peut être le cas avec une carte de débit.
Débit ou comptant, de bons avantages
Pour se prévaloir d’un nombre de transactions illimité avec une carte de débit, on devra opter pour un forfait bancaire plus coûteux. C’est donc un inconvénient.
En revanche, utiliser sa carte de débit permet de mieux contrôler son budget, car l’argent est directement prélevé du compte en banque. Ainsi, pas de risque de se laisser emporter par une frénésie d’achats, puisqu’on ne dispose pas de la marge de manœuvre illusoire — et chèrement payée — du crédit. «À long terme, utiliser la carte de débit ne nous coûte pas plus cher parce qu’aucun intérêt n’est facturé sur les achats», précise Sylvie de Bellefeuille.
Et qu’en est-il de l’argent comptant ? Les transactions en liquide sont celles qui sont les moins onéreuses pour les détaillants, même si cela engendre quelques frais sur le plan de la gestion, des dépôts et de la manipulation.
Du côté du consommateur, payer en argent comptant est également sans frais, hormis s’il retire ses billets à un guichet qui ne relève pas de son institution financière. «Là encore, c’est beaucoup plus facile à gérer. C’est concret, et on voit l’argent sortir physiquement de notre portefeuille», indique Sylvie de Bellefeuille. Une bonne façon de garder nos dépenses à l’œil!
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Carte de débit ou de crédit : laquelle sortir au resto? - Le Quotidien
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