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Tuesday, July 6, 2021

Paiement : les trois grandes fraudes d'une année 2020 atypique - Les Échos

Publié le 6 juil. 2021 à 13:58Mis à jour le 6 juil. 2021 à 14:44

La pandémie a provoqué « une rupture dans l'évolution des paiements » a affirmé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, en ouverture de la présentation du cinquième rapport annuel de l'Observatoire sur la sécurité des moyens de paiement.

Il a ainsi souligné le développement très rapide du sans-contact mais surtout celui des transactions à distance, en raison du report d'une partie des paiements de proximité sur le commerce en ligne.

Une situation qui aurait pu s'accompagner d'une forte hausse de la fraude, tant celle-ci est concentrée sur les paiements à distance. Il n'en est rien. « Malgré les bouleversements de l'année 2020, les taux de fraude sont restés contrôlés », s'est félicité le gouverneur.

Reste que, durant cette période de transition des moeurs et des systèmes - l'entrée en vigueur des nouvelles normes de la DSP2 notamment -, les fraudeurs ont eu aussi su s'adapter à la situation.

L'explosion de la fraude au chèque

Les paiements par chèque ont eu beau reculer de 25 % en 2020, ce mode de règlement enregistre, pour la seconde année consécutive, le plus fort taux de fraude, à 0,09 %, contre 0,07 % pour la carte, qui connaît pourtant une véritable envolée de son utilisation.

Les montants concernés demeurent toutefois importants : au total la fraude au chèque représente 538 millions d'euros (42% du total), soit 2.438 euros en moyenne par opération.

Cette hausse inquiète particulièrement la Banque de France qui a monté un groupe de travail spécifique sur le sujet.

L'institution est parvenue à identifier précisément le mode opératoire des fraudeurs : ces derniers parviennent à convaincre leur victime d'encaisser pour leur compte un chèque, puis de leur fournir en espèce le montant du chèque.

Les fraudeurs parviennent à leurs fins, soit sous l'effet d'un chantage affectif, soit en proposant à leur victime de garder pour elle une partie du montant inscrite sur le chèque.

Problème, dans les deux semaines, le chèque finit par être rejeté par la banque, et le piège se referme : la personne ayant déposé le chèque est contrainte de rembourser la banque et risque, de plus, de passer pour un complice potentiel aux yeux de l'établissement.

« Il ne faut jamais accepter un chèque pour le compte d'une autre personne, c'est illégal et dangereux », a tout simplement rappelé Julien Lassalle, le chef du service de la surveillance des moyens de paiement scripturaux de la Banque de France.

La manipulation du porteur de carte

Sur les paiements par carte, la Banque de France est satisfaite de son action.

Malgré la hausse du commerce à distance, le taux de fraude en ligne est resté stable à 0,174 % et est tombé à son niveau le plus bas sur le sans-contact (0,013 %).

En montant, elle a représenté 473 millions d'euros, contre 470 millions un an avant, soit une fraude moyenne de 63 euros.

Pour parvenir à leurs fins les fraudeurs agissent plutôt par ruse, en parvenant à manipuler le porteur de carte, constate l'Observatoire.

Dans bien des cas, la victime est contactée par un faux conseiller bancaire qui va lui faire croire à une situation anormale sur le compte et demander des informations.

« Les fraudeurs jouent sur la méconnaissance et la pression qu'ils peuvent mettre sur leurs interlocuteurs, poursuit Julien Lassalle.

Si vous ne reconnaissez pas votre conseiller, si la discussion est anxiogène, mettez fin à la conversation et contactez vous-même votre banque. »

Fraude à « l'ingénierie sociale »

Les entreprises ne sont pas non plus épargnées : en témoigne, la crise sanitaire a provoqué un fort rebond de la fraude par virement SEPA, de +65 % en valeur par rapport à 2019.

Le montant total est passé de 162 millions d'euros à 267 millions, soit 21 % de l'ensemble de la fraude.

Cette progression résulte principalement de la fraude par « ingénierie sociale » (+ 101 millions d'euros sur un an), autrement dit lorsqu'un escroc parvient à déclencher un paiement en se faisant pour un dirigeant ou un fournisseur.

« Les confinements successifs et la pratique généralisée du télétravail ont mis à mal les organisations et les repères des directions financières et comptables des entreprises, explique le rapport. Les fraudeurs ont profité du contexte pour solliciter des virements en urgence ou user des circonstances exceptionnelles de la crise pour justifier d'un changement de coordonnées bancaires de la part d'un fournisseur. »

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