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Thursday, July 8, 2021

Paiement : Visa lance sa riposte au projet de souveraineté européenne - Les Échos

Publié le 8 juil. 2021 à 12:25Mis à jour le 8 juil. 2021 à 14:42

Avec l'European Payment Initiative (EPI), le secteur financier européen veut inventer une alternative aux géants américains Visa et Mastercard dans le domaine du paiement. Mais les acteurs américains n'entendent pas se laisser faire.

Visa s'apprête à annoncer lundi prochain sa première contre-mesure, en adressant un message aux acteurs français, très actifs dans ce projet.

Le fabricant de cartes bancaires compte, d'ici aux Jeux Olympiques de 2024, inonder le marché français avec 4 millions de cartes bancaires qui risquent de dénoter : le fameux logo « CB » (Carte Bleue) qui figure sur les cartes bancaires en France et dans des dizaines de milliers de commerces en sera absent.

Et pour cause : avec cette carte « JO », qui sera émise par BPCE, Visa compte se passer des services techniques du Groupement des Cartes Bancaires (GIE CB), l'entité qui réunit la plupart des établissements français afin d'assurer l'interopérabilité entre établissements dans le domaine de la monétique.

Aux yeux du public, il s'agira de cartes classiques stylisées, qui arboreront les quatre anneaux olympiques, ainsi que le logo de l'opérateur américain et celui de la banque émettrice.

« Visa est le partenaire exclusif des Jeux Olympiques depuis plus de trente ans », justifie Charlotte Hogg, la directrice générale de Visa Europe.

Un acteur qui se veut incontournable

« C'est une manière de montrer que Visa est indispensable dans le paiement en France », glisse un spécialiste du secteur.

A travers la France, Visa s'adresse plus largement à l'Europe. Il faut dire que l'EPI ne cache pas son jeu : les auteurs du projet, soit une trentaine de banques européennes soutenues par Bruxelles, visent à créer un schéma de paiement commun à l'ensemble de l'Union afin de mettre fin à la fragmentation du marché sur le Vieux Continent pour se passer de l'intermédiation des géants américains Visa et Mastercard.

Ces derniers sont en effet parvenus à se rendre utilisables, voire incontournables, partout en Europe.

Pour mener à bien son opération, Visa compte sur son partenaire BPCE, qui n'est autre que le premier fournisseur de cartes à l'échelle européenne. La banque se défend cependant de vouloir trahir le projet paneuropéen.

« Visa est un partenaire historique du Groupe BPCE, explique Jean-Yves Forel, le directeur général du programme Paris 2024. Cela ne remet pas en cause le partenariat du groupe avec le GIE des Cartes Bancaires. Ni notre engagement dans EPI. »

Reste que ces futures cartes Visa exclusifs resteront en circulation pendant plusieurs années en France, étant donné la durée de vie moyenne relativement élevée de ce moyen de paiement, soit un peu plus de deux ans.

Un temps pendant lequel le sigle d'EPI ne se répandra pas aussi facilement que le souhaiteraient les porteurs du projet. Or, pour que le projet soit viable, il nécessite une adoption à la fois massive et rapide.

Mardi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, rappelait que le projet EPI « est une course contre la montre » essentielle à la souveraineté de l'Europe dans le domaine du paiement.

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