Payer avec des billets de banque et des pièces de monnaie est de moins en moins commun chez les Canadiens depuis les dernières années et la pandémie semble avoir accéléré cette tendance.
Moins de 17 % du volume des achats effectués en 2020 a été réglé avec de l’argent comptant, comparativement à 30 % cinq ans plus tôt, selon une récente étude de Paiements Canada. Au cours de la même période, les transactions par carte de crédit sont passées de 23 % à 31 %, et celles par carte de débit de 25 % à 28 %.
La pandémie a vraiment accéléré l'utilisation de tout ce qui est numérique.
L’organisme responsable des systèmes de paiement au pays constate aussi une hausse marquée des transferts électroniques de fonds, des virements en ligne et des paiements par application mobile dans les transactions au détail.
En fait, près de quatre transactions sur cinq (79 %) effectuées au Canada l'an dernier ont été réglées en utilisant ces méthodes de paiements numériques ou des cartes bancaires, selon le rapport.
On a vu que les Canadiens se tournent de plus en plus vers les achats en ligne et l’utilisation des paiements sans contact, donc ce n'est pas un environnement qui est propice à l'argent comptant
, souligne l’analyste.
Sans contact, roi des paiements
Stacey Svitich a presque complètement abandonné l’argent liquide depuis le début de la crise sanitaire. Qui veut toucher à l’argent? Pas moi.
La résidente de Burlington estime que la décision des services de cartes bancaires d’augmenter la limite de paiement sans contact de 100 $ à 250 $ a facilité ce virage. C’est beaucoup plus pratique car on n’a plus besoin d’aller à la banque. Je pense que les compagnies devraient même envisager une limite plus élevée
, affirme-t-elle.
Si les limites moins élevées fonctionnaient bien pour acheter quelques ingrédients à l’épicerie ou sortir au restaurant, ce n’est pas suffisant pour bien regarnir son garde-manger ou pour des achats plus dispendieux, ajoute-t-elle.
Le restaurant Cachet à Newmarket, au nord de Toronto, a effectué un virage numérique l’an dernier, en acceptant — et en encourageant — les paiements sans contact par l’entremise de l’application Apple Pay, en plus des cartes bancaires.
Nous acceptons toujours l’argent comptant si notre client n’a rien d’autre, mais c’est très rare
, affirme la propriétaire Jennifer McLachlan.
Moins de 5 % de ses transactions sont payées en argent liquide, une proportion qui reculera encore au cours des prochaines années, estime-t-elle.
La restauratrice envisage même d’accepter des paiements par cryptomonnaie dès l’an prochain, suivant l’exemple de certains vignobles de la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique.
La pandémie a éliminé le besoin d’aller faire des dépôts d’argent à la banque, à un tel point que nous avons maintenant un nouveau service bancaire à 100 % numérique.
Jennica Grimshaw, qui vend ses légumes dans des marchés de fermiers dans le sud de l’Ontario, abonde dans le même sens.
Elle et d’autres petits commerçants dépendaient de l’argent liquide avant que la crise sanitaire ne frappe, mais ils sont nombreux maintenant à accepter des virements en ligne et d'autres formes de paiement sans contact.
Nous essayons d'évoluer avec le temps parce que nous reconnaissons que peu de gens ont de l'argent liquide avec eux ces jours-ci, donc je pense qu'il est important de faire ce changement
, dit-elle.
La ferme Ignatius utilise désormais la plateforme Square pour permettre à ses clients d’effectuer des paiements sans contact dans les marchés de fermiers.
Malgré cette tendance qui s’accélère, l’argent en espèces sert encore à régler environ une transaction sur cinq au pays. La Banque du Canada s’engage donc à continuer de fournir des billets de banque jusqu’à nouvel ordre.
La pandémie sera-t-elle le clou dans le cercueil de l'argent comptant? | Coronavirus : Ontario - ICI.Radio-Canada.ca
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