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Monday, October 24, 2022

Pourquoi le virement instantané pourrait transformer vos paiements du quotidien - Capital.fr

Ils ne représentent que 3% des volumes de virements réalisés dans notre pays, selon la Banque de France, contre 10% pour le reste de l’Europe. Les virements instantanés n’ont toujours pas trouvé leur public, quatre ans après leur apparition dans l’Hexagone. Certes, près de 50% des établissements en France, représentant plus de 90% des comptes de paiement, permettent d’en recevoir comme d’en envoyer, mais le public ne s’est pas saisi de l’opportunité. Les banques en ligne - Boursorama, Fortuneo, Hello Bank! - tout comme la Banque postale et désormais BNP Paribas ont pourtant instauré la gratuité de ce service. Sans grand succès jusqu’à présent.

Sur le papier, cette technologie a tout de même de quoi séduire : elle permet d’envoyer et de recevoir un virement en moins de 10 secondes, quand l'envoi classique d’argent nécessite au moins 24 heures. “La France n'a pas encore exploité tout le potentiel des services de paiement innovants basés sur le virement instantané. Les travaux du Comité national des paiements scripturaux mettent en lumière un déficit de notoriété de ce service auprès des utilisateurs particuliers et professionnels”, se désole la Banque de France.

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Une nouvelle façon de payer

Plusieurs projets pourraient cependant donner un vrai coup de boost au virement instantané. Le premier est un service de paiement appelé EPI (pour “European Payment Initiative”). Il s'agit d'une initiative privée, portée à l’origine par une trentaine de grandes banques européennes, destinée à créer un nouveau schéma paneuropéen de cartes bancaires. L’objectif est clairement affiché : s’affranchir de la mainmise de Visa et Mastercard sur l’Europe. “Les enjeux de souveraineté sont puissants, estime Guillaume Petitpas, directeur associé carte et paiement chez KPMG France. Pour comprendre la dépendance de l’Europe en la matière, on peut faire le parallèle avec la création de monnaie : c’est comme si la Fed imprimait aujourd’hui des billets pour l'Europe.”

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Face au coût d’un tel projet - environ 5 milliards d’euros sans financement public - mais surtout aux intérêts nationaux et internationaux divergents, le projet s’est recentré depuis mars 2022 sur le seul volet du paiement instantané. “Nous avons une vraie base pour créer quelque chose”, a récemment affirmé Laurent Mignon, président de la Fédération bancaire française, aux Échos. Les premières applications sont prévues à horizon 2023, ou 2024 si des retards devaient apparaître. “La solution EPI serait un équivalent nativement européen des solutions de paiement digitales qui existent aujourd’hui dans certains États membres”, explique la Banque de France à Capital. On pense à Paylib en France, Bizum en Espagne ou encore iDeal aux Pays-Bas.

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Différentes applications

C’est bien sur ce point que des nouveautés apparaîtront pour les particuliers.“L’EPI nouvelle version permettra de faire appel au “request to pay” (requête de paiement en français, ndlr), explique Nicolas Miart, directeur de l’activité de conseil chez Galitt, cabinet de conseil spécialisé dans le paiement. Celui qui souhaite être payé déclenche un appel vers son interlocuteur, et celui-ci consent à cette demande de virement instantané.”

Une des applications possibles réside dans les paiements entre un particulier et un professionnel. Le commerçant, au moment du règlement des achats de son client, formule sa demande de virement en indiquant le montant. Le particulier n’a plus qu’à accepter la demande, sans avoir besoin d’utiliser sa carte ou du cash. “Cela renverse le système actuel puisque le client ne doit remplir aucun champ, notamment l’Iban. C’est le professionnel qui s’en chargera”, poursuit Nicolas Miart. Une innovation qui permettra, au passage, de ne plus se heurter au plafond de paiement de sa carte bancaire ou au refus du commerçant d’accepter un paiement par chèque.

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Le virement instantané peut également faire irruption dans des paiements entre particuliers. Les utilisateurs des plateformes d’objets de seconde main (Leboncoin, eBay) peuvent en profiter pour régler leurs achats sur place sans avoir à sortir du cash. Et comme le vendeur particulier ne dispose pas d’un terminal de paiement, le virement instantané apparaît comme une solution idéale. Dans tous les cas, l’instantanéité du virement est garantie de sûreté entre les deux parties car le vendeur sait qu’il sera payé dans les 10 secondes.

S’il est gage de davantage de liberté pour les particuliers, le virement instantané permettra aussi aux banques de se détacher des géants de la tech estime Julien Taillandier, manager chez Sia Partners et connaisseur des questions de banque de détail :“Le Walett (portefeuille, ndlr) sur lequel reposera le “request to pay” permettra aussi de concurrencer les grands acteurs qui proposent déjà des portefeuilles. On pense à Apple, Samsung et Google. Il pourra aussi embarquer des titres de transport et des cartes d’identité.”

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Des freins encore nombreux

Conscient de la faible adoption du virement instantané, la Commission européenne a lancé une initiative réglementaire pour soutenir sa diffusion. Elle devrait être rendue publique d’ici la fin du mois, nous apprend une source proche du dossier. Elle comprendra plusieurs axes de réflexion dont le développement de l’offre via les prestataires de services de paiement ou encore la tarification de ce service.

“On pense qu’à horizon 10 ou 20 ans, il n’y aura plus que des virements instantanés car ils seront devenus la norme, prédit Guillaume Petitpas. Mais ce service doit déjà lever un triple frein. Celui du risque, celui de l’expérience utilisateur et celui du tarif.”

Les virements instantanés sont en effet irrévocables. En cas de fraude, il est impossible de faire demi-tour pour récupérer l’argent. La fluidification du parcours client pourrait aussi amener les banques à permettre des virements sans valider au préalable l’Iban du bénéficiaire dans l’espace client. Enfin, sous pression des fintechs, le coût est devenu un sujet central, et la pente actuelle semble prendre la direction de la gratuité. LCL et la Société générale le facturent respectivement encore 80 centimes et 1 euro l’unité, tout comme certaines caisses du Crédit mutuel ou du Crédit agricole.

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