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Monday, May 22, 2023

J-10 : le spectre du défaut de paiement revient hanter Wall Street - Les Échos

Le bras de fer budgétaire entre les républicains et la Maison-Blanche se poursuit dans une ambiance pesante qui désoriente Wall Street. Vendredi, le chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a indiqué que les négociations avec la présidence américaine sur le plafond de la dette des Etats-Unis devaient être mises en « pause ». Il a déclaré dimanche qu'il lui semblait que la position de Joe Biden « avait changé » et qu'il paraît « davantage s'accommoder d'un défaut que d'un accord ». Les deux hommes vont toutefois revenir à la table des négociations dès lundi, à 10 jours de la date butoir du 1er juin. Sceptique, Patrick McHenry, le républicain président de la commission des services financiers de la Chambre des représentants s'est déclaré « pessimiste » sur l'issue d'un accord.

La Maison-Blanche avait reconnu rencontrer de « réelles différences » avec l'opposition républicaine et indiqué que les discussions étaient « difficiles ». Malgré de « vraies divergences » entre démocrates et républicains, « le président est confiant dans la possibilité d'aller de l'avant », avait pourtant déclaré au Japon la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. Le président américain n'est pas pour autant prêt à céder aux nombreuses exigences du camp républicain.

Cette mauvaise nouvelle a provoqué une chute des cours à Wall Street, alors que, jeudi, l'indice S&P 500 avait battu son record des neuf derniers mois dans l'anticipation d'une résolution des négociations sur le plafond de la dette. Les indices, qui avaient débuté la journée dans le vert, ont clôturé en baisse de 0,33 % pour le Dow Jones, 0,24 % pour le Nasdaq et 0,14 % pour le S&P 500. Le dollar a cédé un peu de terrain (-0,4 %). La Maison Blanche a estimé que Wall Street perdrait près de la moitié de sa valeur (45 %) dans les mois suivant un défaut de paiement. Le taux de chômage bondirait de 5 points de 3,5 % à 8,5 %.

L'indice VIX, le « baromètre de la peur », qui mesure la volatilité des actions américaines a progressé de près de 5 %. Il témoigne des craintes des marchés américains sur un possible échec des négociations, synonyme d'un défaut de paiement de la première économie mondiale. Redouté par les investisseurs de toute la planète, ce scénario catastrophe est jugé peu probable par le président des Etats-Unis Joe Biden. Son échec serait un sérieux coup dur dans la perspective des prochaines élections. « Je pense toujours que nous serons capables d'éviter un défaut » de paiement, a-t-il assuré en marge du sommet du G7 à Hiroshima.

En 2023, Wall Street a redressé la barre. Les valeurs technologiques américaines gagnent 27 % alors que le baromètre des 500 plus grands groupes américains s'inscrit en hausse de 10 %. Les marchés espèrent que le cycle de hausse des taux approche de son terme. Dans ce contexte de grandes incertitudes politiques, le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, a tenté d'apaiser les craintes des investisseurs. « Nous n'avons pris aucune décision (pour la réunion en juin) sur un renforcement supplémentaire de la politique monétaire », a déclaré le président de la Fed, lors d'une conversation à Washington avec l'ancien président de la Fed, Ben Bernanke. Le marché se demande si la Fed procédera le mois prochain à sa 11e hausse des taux d'affilée.

Les négociations marathon à Washington n'ont pas fini de mettre sous pression tous les marchés américains. « J'avais vraiment pensé qu'on était arrivés à une position où une percée était possible », a expliqué vendredi le chef de file républicain. Avant de souligner : « On ne peut pas dépenser davantage d'argent l'année prochaine. ». Plus tôt dans la journée, l'élu Garret Graves, un des négociateurs républicains (majoritaires à la Chambre des représentants), avait aussi déclaré qu'il était temps de « faire une pause » dans les pourparlers, qualifiés de « non productifs », avec la Maison-Blanche, selon les médias américains.

La menace du défaut de paiement

Ces dernières semaines, l'administration démocrate et l'opposition républicaine sont engagées dans une course contre la montre pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis , possible après le 1er juin. Si le plafond de la dette américaine n'est pas relevé par le Congrès d'ici là, le pays pourrait manquer des remboursements sur ses emprunts, une éventualité potentiellement catastrophique pour les marchés financiers mondiaux.

Jeudi dernier, le président démocrate et le leader républicain avaient affiché un certain optimisme sur la possibilité de parvenir à un accord de principe, alors que les républicains réclament des coupes budgétaires avant de donner un feu vert au relèvement du plafond de la dette.

Joe Biden, qui a participé en fin de semaine à un G7 au Japon, où de nouvelles sanctions contre Moscou ont été annoncées, devait revenir dimanche à Washington. Il avait exprimé la semaine dernière son espoir de boucler un accord de principe avec l'opposition républicaine.

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