(Toronto) L’usurpation d’identité est l’une des arnaques financières les plus courantes au Canada, selon un nouveau sondage de la société de traitement des paiements Interac.
Le rapport, publié mardi, indique que 42 % des personnes interrogées ont déclaré avoir eu affaire à des escrocs se faisant passer pour des représentants d’institutions gouvernementales officielles.
Les résultats montrent que 41 % ont été concernées par des arnaques par hameçonnage et 33 % par des escroqueries portant sur de fausses opérations bancaires, des cartes de crédit et des comptes en ligne.
Rachel Jolicœur, directrice de la prévention de la fraude chez Interac, a souligné qu’il ne fallait pas oublier que les criminels qui se livrent à des arnaques sont des professionnels qui agissent de manière opportuniste.
« Il y a toujours un appel à l’action et un sentiment d’urgence », a-t-elle expliqué à propos de la façon dont les escrocs opèrent.
« Dès que vous avez ce sentiment, arrêtez-vous et faites une pause pour examiner la situation de près. »
Mme Jolicœur a affirmé que les gens devaient être prudents lorsqu’ils reçoivent des appels de personnes qui prétendent être des agents du gouvernement ou des conseillers financiers, ou qui les appellent au sujet de colis internationaux.
Elle a également fait remarquer qu’en cliquant sur un mauvais lien en ligne, on pouvait se retrouver sur des sites d’hameçonnage.
Le sondage Interac, qui a recueilli les réponses de 1202 personnes en ligne entre le 28 septembre et le 6 octobre, révèle que 53 % des répondants croient que les escroqueries financières sont monnaie courante au Canada. Quatre personnes sur dix ont déclaré qu’elles craignaient d’en être victimes.
Alertes à l’arnaque
Au cours des derniers mois, le gouvernement fédéral a lancé plusieurs avertissements aux Canadiens au sujet des escroqueries en cours.
L’Agence du revenu du Canada a une page consacrée à près d’une douzaine de types de fraudes, telles que les arnaques par message texte liées au paiement de l’incitatif à agir pour le climat, celles proposant un crédit pour la TPS/TVH, les escroqueries par message texte pour accéder à ses comptes de l’Agence et les appels téléphoniques exigeant un paiement.
« L’Agence n’utilise pas de langage abusif ni n’exigera de paiement immédiat au téléphone », indique l’ARC au sujet de l’extorsion commise par téléphone exigeant un paiement.
Sont également donnés des exemples de communications frauduleuses par téléphone, lettre, courriel, message texte et formulaire de remboursement en ligne.
L’importance du partage
Si quelqu’un est victime d’une fraude, Mme Jolicœur rappelle qu’il ne faut pas paniquer. En cas de perte d’argent, ils peuvent contacter leur conseiller financier et leur agence d’évaluation du crédit et envisager de porter plainte auprès de la police.
Elle a également suggéré de sensibiliser les amis, les familles et les réseaux étendus, ajoutant que les criminels pourraient utiliser une variété d’escroqueries — en essayant d’accéder à de l’argent, à des identifiants bancaires, à des informations personnelles et à des détails qu’ils ne peuvent pas obtenir par eux-mêmes.
« Rien n’est plus efficace que de partager cette histoire », a soutenu Mme Jolicœur.
Aseel El-Baba, cofondatrice de Mindfulness & Money et thérapeute financière interne de Conscious Economics, a souligné qu’il était également important que les gens prennent un moment pour réfléchir à leur expérience afin de comprendre ce qui n’a pas fonctionné.
« Pardonnez-vous, a-t-elle confié. Souvent, nous sommes très critiques envers nous-mêmes et nous nous laissons facilement entraîner à nous blâmer. »
Mme El-Baba a rapporté que sa mère avait été victime d’une escroquerie.
« Les semaines qui ont suivi ont été très difficiles pour elle sur le plan émotionnel, s’est-elle souvenue. Elle s’en voulait de s’être fait avoir par cette arnaque. »
Un sondage d'Interac révèle l'ampleur des arnaques financières - La Presse
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