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Wednesday, March 2, 2022

Les initiateurs du projet de paiement paneuropéen contraints de revoir leur copie - Les Échos

Les défections en série auront eu raison de l'initiative européenne des paiements, du moins dans sa forme originale. Après les banques espagnoles, le coup de grâce vient d'être porté par le géant allemand DZ Bank, organe central de la fédération des banques coopératives allemandes (BVR), qui compte 30 millions de clients outre-Rhin.

La rétractation du géant allemand prive en effet le projet des 30 millions de clients que détient la fédération d'outre-Rhin. De quoi forcer les 13 acteurs financiers encore engagés à revoir profondément leur copie afin de mener à bien, malgré tout, l'initiative. EPI vise en effet à doter l'Europe d'un système de paiement unifié afin de réduire la dépendance du Vieux Continent aux géants américains Visa et MasterCard.

« Nous avons perdu un actionnaire important pour un des marchés, ce qui requiert quelques ajustements par rapport au projet initialement envisagé », a déclaré aux « Echos » Martina Weimert, la dirigeante de la société intérimaire en charge de développer le projet. Concrètement, avec cette rétractation, le projet ne peut pas entrer dans sa phase d'exécution, comme le prévoyait le calendrier.

Deux mois pour ajuster le projet

L'investissement prévu initialement, d'environ 1,3 milliard d'euros réparti entre tous les actionnaires, va être revu à la baisse, a-t-elle ajouté, sans donner le nouveau montant envisagé. Les 13 acteurs encore engagés se donnent deux mois pour définir les nouveaux contours du programme et « pour mener ce projet à bien, assure Martina Weimert. Avec ces établissements, nous disposons d'une bonne masse critique de clients pour avancer. Nous allons présenter le nouveau concept dans quelques semaines. »

Moins d'attractivité

Malgré la défection de DZ Bank - et avant cela de Commerzbank et plusieurs banques espagnoles -, EPI compte encore deux banques allemandes, les Caisses d'épargne et Deutsche Bank. En outre, les six grandes banques françaises sont encore derrière l'initiative, ainsi que la belge KBC, la néerlandaise ING et l'espagnole Santander. Les géants européens du paiement, Worldline et Nexi, la soutiennent également.

Pour justifier son départ, DZ Bank avait déclaré que les défections en série ne permettaient plus d'envisager une « solution économiquement viable ». Idem pour Commerzbank. Concrètement, les banques allemandes se voient mal investir massivement et porter un projet qui, à terme, va également profiter aux banques qui se raccrocheront sans avoir mis la main à la poche. Il faut dire que lors de l'annonce du lancement du chantier à l'été 2020, EPI comptait près d'une vingtaine de banques initiatrices.

L'absence de plusieurs acteurs allemands de premier ordre va considérablement réduire l'attractivité de cette solution de paiement aux yeux des marchands européens. Une condition pourtant sine qua non pour le succès de cette entreprise de souveraineté européenne.

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